M. André Chassaigne interroge M. le ministre de l’intérieur et des outre-mer sur les mesures à prendre pour améliorer et rendre plus efficiente la lutte contre les incendies.
L’accroissement du réchauffement climatique se traduit par un déficit pluviométrique chronique, une sécheresse des sols, une raréfaction de l’eau de surface, des températures extrêmes, un taux d’humidité de l’air très bas et parfois par des vents tourbillonnants.
Ces conditions, couplées aux actions volontaires ou involontaires des activités humaines et au manque d’entretien des massifs forestiers, génèrent en été et même en intersaison, et sur des régions auparavant épargnées, des incendies de plus en plus fréquents, violents et destructeurs.
Associés à l’indispensable travail au sol des équipes de sapeurs-pompiers professionnels et volontaires, les largages d’eau par voie aérienne sont particulièrement efficaces.
Au regard de l’amplification des incendies et de l’importance d’une intervention rapide et puissante, la flotte actuelle des avions de lutte contre les incendies a besoin d’être encore renforcée, avec une plus grande disponibilité d’appareils, ce qui nécessite d’en acheter de nouveaux, mais aussi l’adaptation d’aéronefs existants.
La ligne de fabrication des Canadairs, suspendue depuis des années, devrait être relancée par un niveau de commandes désormais suffisant du nouveau modèle DHC-515, passées par plusieurs pays européens et dans le cadre de rescUE, qui consiste à accumuler des matériels à travers le territoire européen en prévention de la survenance de situations d’urgences.
Cependant, les livraisons de ces matériels ne sont pas attendues avant 2026, alors que les Canadairs actuels CL-415 sont victimes de pannes récurrentes ou vont atteindre leur limite d’âge.
La flotte est aussi constituée de 7 Dash-8 plus récents et plus rapides mais qui doivent faire le plein au sol. Parallèlement, Airbus vient de tester avec succès des largages d’eau par des A400M modifiés en équipant les soutes de ces avions de transport de réserves d’eau amovibles.
L’armée française dispose aujourd’hui de 19 de ces avions militaires ultra-modernes et puissants, pouvant voler plus bas, à vitesse plus faible et de nuit, avec une capacité de largage de 20 000 litres, 3 fois supérieure au Canadair.
Par contre, ces appareils doivent se ravitailler au sol, un dispositif spécial pouvant permettre de les remplir en quelques minutes seulement. Des A400M équipés d’un kit interchangeable pourraient être utilisés dès 2023 si les autres essais de sécurité sont concluants et selon les disponibilités des armées.
Au regard des incendies dramatiques de cet été 2022 dans des régions qui étaient aujourd’hui plutôt épargnées, comme en Nouvelle-Aquitaine, un état des lieux des bases aériennes et autres espaces pouvant permettre la pose d’A400M est indispensable pour qu’ils puissent être activés quand les risques d’incendies alentour sont importants. En effet, les chances de stopper un départ de feu sont directement liées à la rapidité et à la puissance de l’intervention, surtout aérienne.
André Chassaigne demande au ministre de l’informer sur les décisions qu’il compte prendre pour accroître durablement et rapidement le nombre, la disponibilité et la capacité opérationnelle en région de la flotte des avions de lutte contre les incendies.
Question N° 770 Question publiée au JO le : 09/08/2022 page : 3527
Voir la question et la réponse ministérielle (si parue) sur le site de l’Assemblée nationale.