M. André Chassaigne interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur la demi-heure de sport quotidienne à l’école primaire.
L’Organisation mondiale de la santé recommande 60 minutes d’activité physique par jour pour être en bonne santé, mais cet objectif est loin d’être atteint. En effet, une étude réalisée en 2015 parmi les 6-17 ans montre que seuls 50,7 % des garçons et 33,3 % des filles parviennent à ce résultat. Ces chiffres baissent au fur et à mesure de la scolarité et la covid-19 a aggravé la situation. Les comportements de plus en plus sédentaires impactent directement les enfants et les adolescents. Ils accentuent leur exposition à des risques de santé physique et mentale tels que le surpoids ou l’obésité (près de 18 % des 7-9 ans sont d’ailleurs en surpoids) et la baisse des fonctions cognitives et d’apprentissage. Il serait notamment prouvé que les élèves sportifs obtiennent de meilleurs résultats scolaires que les élèves non sportifs.
Par ailleurs, la position dans la hiérarchie sociale peut être un facteur limitant l’activité sportive. Ainsi, les plus démunis font face à des difficultés d’accès au sport, celles-ci se cumulant aux inégalités relatives à la qualité nutritionnelle de leur alimentation. Ce constat fait donc craindre pour leur espérance de vie et leur espérance de vie en bonne santé.
C’est sur ces constats que depuis la rentrée de septembre 2022 et en partenariat avec l’initiative Paris 2024 multipliant les occasions de pratiquer des activités sportives, les écoles primaires se doivent de proposer 30 minutes d’activité physique par jour en complément des 3 ou 4 heures de sport par semaine, alors que ces dernières sont déjà difficiles à effectuer par les enseignants. Les 36 250 écoles du pays sont concernées par cette mesure. Plus que de sport, il s’agit davantage d’activités physiques dans la cour de récréation comme des jeux de ballon, des courses de relais ou encore de la corde à sauter, voire même des promenades-découvertes du patrimoine culturel et historique. Chaque école est tenue d’organiser elle-même ces activités, en fonction des structures à sa disposition et du matériel fourni par l’État. Cependant, si la finalité de la mesure était vertueuse, sa mise en application a mis en émoi l’ensemble des acteurs sur le terrain, déjà confrontés à la perte de 3 heures de cours avec la suppression d’une demi-journée hebdomadaire. Les manques de moyens humains, financiers et matériels à peine atténués par le kit gouvernemental s’ajoutent à des emplois du temps et des programmes surchargés.
Aussi, il lui demande si un premier bilan de cette action a été effectué. Si elle était pérennisée, il souhaiterait savoir si des mesures et des moyens spécifiques sont envisagés pour répondre aux difficultés de mise en œuvre et au mécontentement de la communauté scolaire.