M. André Chassaigne attire l’attention de M. le ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique sur les revendications des agents de la Sécurité sociale quant à leur condition de travail et leur faible rémunération.
De plus en plus d’agents de la Sécurité sociale expriment leur mal-être au travail, le taux d’absentéisme est en forte augmentation et les démissions se multiplient. Avec des missions qui ont été largement revisitées, notamment moins d’accompagnement des assurés renvoyés systématiquement à leur compte Ameli, nombre d’entre eux ne trouvent plus de sens à leur métier. Situation aggravée quand les problèmes liés à la dématérialisation des démarches, qui impactent directement les assurés, les exposent aux incivilités. Mais aussi au regard des sous-effectifs : pour quatre départs, on compte une seule arrivée.
Il en résulte une détérioration du service rendu, avec le sentiment que c’est notre modèle de sécurité sociale qui est attaqué. À cela s’ajoute une négociation sur les salaires qui « n’en porte que le nom, l’employeur [restant] enfermé dans le carcan budgétaire imposé par les pouvoirs publics » comme le souligne l’intersyndicale qui a récemment refusé de signer les accords sur les salaires. En effet, depuis décembre 2022, l’ensemble des organisations syndicales tentent de négocier avec l’Union des caisses nationales de Sécurité sociale (UCANSS) sur les mesures à prévoir pour les agents dans un contexte inédit d’inflation. Jusqu’à ce jour, les réponses apportées par les autorités de tutelle, via l’UCANSS, au-delà d’être « à prendre ou à laisser », sont très en deçà des attentes et des besoins des salariés. Le 12 octobre dernier, l’UCANSS est passée par voie de décision unilatérale de l’employeur et a annoncé une revalorisation du point de 1,5, soit une valeur du point à 7,60939 euros. Selon la grille des salaires UCANSS, cela signifie que les salaires niveaux 1, 2 et 3 restent en-dessous du SMIC actuel de 1747,20 euros et qu’il faut atteindre le niveau 4 pour avoir un salaire équivalent au SMIC.
Pourtant quelques jours avant, la Première Ministre avait menacé de sanctionner les employeurs qui conservent des grilles de salaires en-dessous du SMIC. Pour que le niveau 1 de la grille des salaires UCANSS corresponde au SMIC mensuel, il faudrait que la valeur du point soit égale à 9,185 euros. Aussi, l’intersyndicale considère que sa revendication d’une valeur du point à 10 euros est légitime et mérite d’être entendue.
André Chassaigne demande à Monsieur le Ministre quelle est la position du Gouvernement sur les conditions de travail décrites par les agents et quelles sont les dispositions qu’il compte prendre pour revaloriser les salaires en tenant compte des arguments justifiés des organisations syndicales et en respect des recommandations de la Première Ministre.