MA DEVISE RESTE LA MÊME : ÊTRE UTILE.
De mémoire de député élu depuis plus de 20 ans, jamais je n’ai connu une telle séquence que celle que nous venons de vivre avec la réforme des retraites. Jamais je n’ai vu de telles manœuvres. Depuis janvier, mois après mois, semaine après semaine, jour après jour, le Gouvernement a décidé qu’il passerait en force pour imposer sa réforme des retraites, contre les organisations syndicales, contre la volonté populaire et contre le Parlement. A chaque étape, il s’est appuyé sur les articles les plus régressifs de notre Constitution pour s’en sortir, et la loi de réforme des retraites n’a jamais été votée.
Le 8 juin dernier, nous avions pourtant l’occasion de nous prononcer sur la proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger la réforme et le recul de l’âge légal de départ à la retraite. Craignant d’être minoritaire, le Gouvernement a une fois de plus tordu les règles et les usages pour empêcher tout vote des députés.
Les entraves à l’expression des votes des représentants du peuple varient dans leurs formes. Mais sur le fond, elles ont toutes le même objectif : la confiscation par l’exécutif du pouvoir législatif. Le Gouvernement refuse la moindre contradiction, il bafoue le principe de la séparation des pouvoirs et abîme toujours un peu plus notre démocratie. C’est la politique du prêt à tout. Mais en voulant déclarer le Parlement illégitime, c’est la majorité elle-même qui se délégitime. Ses choix et ses comportements ont ainsi nourri ces derniers mois des réactions anti-républicaines qui dépassent aujourd’hui largement l’opposition à la réforme et nous entraînent sur un terrain dangereux.
Pour notre part, nous avons cherché à défendre les droits des députés et du Parlement à chaque fois qu’ils ont pu être remis en cause. Notre ligne de conduite et notre pratique politique ne dévieront pas de cette exigence de respect de nos usages et de nos principes républicains. Non seulement ils nous sont chers, mais nous considérons qu’ils sont surtout les garants de la liberté d’expression et l’assurance de pouvoir faire face aux dérives autoritaires, d’où qu’elles viennent.
Aussi, le déroulement si particulier de ce début de mandat n’atteint pas ma détermination à porter avec dignité la voix des habitants de la circonscription, qui m’ont à nouveau fait massivement confiance il y a un an. Et pour cela nous continuerons à porter des propositions pour défendre les droits de chacune et chacun et pour répondre aux défis de nos territoires. Au-delà des crispations politiques, j’espère que ce compte-rendu de la première année de ce nouveau mandat confirme cette volonté.
