Capacités hôtelières insuffisantes en Île-de-France dédiées à l’accueil urgence

André Chassaigne interroge M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé de la ville et du logement sur les capacités hôtelières insuffisantes en Île-de-France dédiées à l’accueil d’urgence des personnes et familles sans logement.

En 2022, d’après le Samu social de Paris et l’opérateur de réservation Delta, 56 800 personnes sont hébergées chaque nuit dans 880 hôtels d’Ile de France via la plateforme téléphonique du 115, géré par le Service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO). En raison de la crise sanitaire qui a fluctué et perduré durant 3 ans dans des pays grands pourvoyeurs de touristes, des hôtels menacés de fermeture ont été contraints de mettre leurs chambres à la disposition du 115 moyennant un tarif négocié assez faible mais générant des recettes régulières. L’État ayant privilégié massivement ce dispositif plutôt que d’investir dans des structures pérennes, près de 380 millions d’euros ont ainsi été versés en 2022 aux hôteliers d’Île-de-France.

Or de nombreux hôteliers de Paris et alentours interrompent leur convention avec l’État. Il s’agit pour eux de profiter de la reprise touristique post-covid-19 et d’anticiper l’apport des jeux Olympiques qui devraient accueillir, en 2024, 15 millions d’athlètes, délégations étrangères et touristes. Déjà 2022 a été marquée par une perte nette de 2 400 places d’hébergement d’urgence, perte qui pourrait s’amplifier si aucune action forte n’est engagée rapidement. Les acteurs sociaux et les familles sont alors contraints de trouver d’autres solutions de relogement, rarement pérennes et souvent très éloignées de l’ancien lieu de séjour ou d’emploi, en banlieue. Des transferts forcés de familles entières seraient déjà organisés en direction de villes de province, entraînant des désertions massives durant les déplacements.

Les conséquences humaines et sociales de cette situation sont dramatiques : déracinement social, perte ou maintien difficile dans l’emploi, coût du transport, éloignement des services de soins, des écoles et des commerces, difficultés d’installation et de prise en charge sociale dans les nouvelles communes d’accueil.

M. le député demande à M. le ministre des actions rapides pour remédier à la baisse actuelle du nombre de places d’accueil d’urgence dans les hôtels d’Île-de-France, en misant notamment sur d’autres solutions pérennes qui favoriseront l’insertion des personnes. Il souhaite aussi avoir des précisions sur les conditions dans lesquelles s’effectuent les transferts en province.

Question N° 6964 du 04/04/2023

Partager l’article