M. André Chassaigne interroge M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur la dégradation des conditions de travail des infirmiers en milieu scolaire.
Le 23 mai 2023, les infirmiers scolaires étaient dans la rue pour crier leur colère. En cause, un manque d’effectifs et de moyens, des salaires trop bas et le projet de décentralisation de la médecine scolaire. Avec environ 7 800 emplois, pour une moyenne de 18 millions de consultations chaque année, les infirmiers scolaires n’arrivent plus à assurer correctement la prise en charge et le suivi des élèves, d’autant que les besoins sont grandissants dans une société où les crises successives impactent considérablement les plus jeunes. Ce manque de personnel met clairement la médecine scolaire et la santé à l’école en danger. Les infirmiers scolaires tiennent un rôle essentiel au sein du système éducatif. Ils sont souvent le dernier rempart contre la dépression, le harcèlement et le décrochage scolaire. Au-delà de ces situations à risque, voire d’urgence, leur mission de détection, de prévention, d’éducation à la santé et à l’hygiène de vie, non seulement contribue à la réussite scolaire mais en fait aussi des acteurs incontournables de la lutte contre les inégalités.
Les infirmiers scolaires sont également chargés de la visite médicale obligatoire de 6 ans ainsi que de l’entretien individuel réalisé à l’entrée en 6e. Ce sont des contrôles importants où la vue, l’audition, le poids, la taille, l’alimentation ou le sommeil sont testés. Or, faute d’effectifs suffisants, moins de 20 % des élèves âgés de 6 ans ont passé cette visite en 2022 quand le bilan infirmer des 12 ans n’a été effectué, lui, que pour à peine plus de 60 % des collégiens. À ce manque d’effectifs, s’ajoutent un manque de moyens matériels et des conditions de travail précaires, sans parler d’une rémunération inférieure aux autres corps de catégorie A ou d’une formation parfois insuffisante. Quant au projet de loi « 4D » du Gouvernement, qui prévoit le transfert des services de santé scolaire de l’éducation nationale aux départements, il risque d’augmenter les disparités territoriales et de remettre en question l’égalité d’accès à la santé en milieu scolaire.
Il lui demande ce que le Gouvernement compte faire pour répondre aux revendications légitimes des infirmiers scolaires en matière de recrutements massifs, de revalorisations salariales, de formation et de maintien de la médecine scolaire parmi les compétences de l’État.