André Chassaigne interroge la ministre de la santé et de l’accès aux soins sur la souveraineté industrielle de la production des médicaments et sur les pénuries toujours constatées.
En effet, il existe actuellement de fortes tensions, voire des ruptures de stock sur des médicaments essentiels, comme l’Ozempic, le Victoza et surtout le Trulicity du laboratoire Lilly qui traitent les patients souffrant de diabète 2. Il en est de même pour la production de Concerta avec des conséquences graves pour le traitement des troubles du déficit de l’attention (TDAH) de milliers d’enfants et d’adolescents. Pourtant, le Gouvernement avait annoncé sa volonté d’avancer sur des projets de relocalisation d’une cinquantaine de molécules prioritaires et avait déclaré prendre des mesures adaptées comme les « feuilles de route » pluriannuelles contre les pénuries de produits de santé, la publication d’une liste de médicaments « essentiels » et un plan de sécurisation sur les pathologies hivernales.
Par ailleurs, la loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 a instauré des dispositifs sur la reprise de droits de production des médicaments d’intérêt majeur en arrêt de commercialisation, l’encadrement de la vente directe aux officines et des prescriptions en cas de rupture d’approvisionnement et sur l’élargissement des dispositifs de productions alternatives. Une charte d’engagement collective et solidaire des acteurs de la chaîne pharmaceutique a aussi été signée le 22 novembre 2023. Le risque récent de perte de souveraineté du pays sur la production du Doliprane met encore plus en évidence la nécessité d’une politique plus forte et efficace de sécurisation de la production et de la distribution des médicaments sensibles pour pallier les risques de pénurie.
De plus, les difficultés de la société EuroApi, créée pour dynamiser la production européenne de principes actifs pharmaceutiques, sont révélateurs de l’échec d’une politique de développement industriel dans ce domaine. Force est de constater que les annonces et les mesures prises depuis des années sont aujourd’hui totalement insuffisantes, avec des conséquences importantes pour les professionnels de santé, les pharmaciens et bien sûr pour la santé des patients.
Il lui demande d’agir rapidement et efficacement contre la pénurie de certains médicaments, notamment par une politique pérenne et volontariste de sécurisation de la production au niveau national, sinon européen.
Question N° 1737 d’André Chassaigne
Question publiée au JO le 5 novembre 2024, page 5841