André Chassaigne interroge M. le ministre du travail, du plein emploi et de l’insertion sur le décret d’application à paraître relatif à l’article 24 de la loi n° 2023-270 du 14 avril 2023 de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023 concernant l’octroi de trimestres de retraite supplémentaires pour les pompiers volontaires.
La « réforme des retraites » accorde le droit à des trimestres de retraite supplémentaires aux assurés ayant accompli au moins dix années d’engagement, continues ou non, en qualité de sapeur-pompier volontaire. Le principe de la bonification de la durée d’assurance est de 3 trimestres pour les sapeurs-pompiers volontaires ayant accompli 10 années de service, complétée par l’attribution d’un trimestre supplémentaire tous les 5 ans au-delà de 10 ans d’engagement. À ce jour, le projet de décret d’application limiterait la bonification aux seuls sapeurs-pompiers volontaires professionnellement inactifs et ne compenserait que le déficit de trimestres pour celles et ceux ayant des carrières hachées. Or la très grande majorité des sapeurs-pompiers volontaires concilient leur engagement avec une activité professionnelle. Par conséquent, le nombre de bénéficiaires de cette bonification de trimestres de retraite serait quasi-insignifiant. De même, l’exclusion des lycéens et étudiants du bénéfice de cette mesure s’inscrirait en totale contradiction avec les intentions affichées du Gouvernement d’encourager l’engagement des jeunes.
Pour la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, une telle déclinaison réglementaire enverrait un « contre-message en réservant le bénéfice de la solidarité nationale à l’infime minorité de citoyens qui détournent la nature et l’esprit de l’activité de sapeur-pompier volontaire pour l’exercer à titre permanent à l’exclusion de toute activité professionnelle. Elle entraînerait une rupture d’égalité à la légalité douteuse entre les sapeurs-pompiers volontaires selon qu’ils exercent ou non une activité professionnelle ». Enfin, elle susciterait une grande déception, voire un sentiment de trahison, chez les sapeurs-pompiers volontaires, alors que cette disposition devait au contraire contribuer à renforcer leur reconnaissance, dans le prolongement des avancées acquises dans la loi dite « Matras ». Le décret d’application devrait paraître d’ici la fin de l’année 2023.
Il lui demande si la publication de celui-ci peut être différée de manière à prendre le temps de le retravailler afin de respecter les engagements pris par les parlementaires en avril 2023 et répondre aux attentes légitimes des sapeurs-pompiers volontaires.
Question N° 14137 d’André Chassaigne
Question publiée au JO le : 26/12/2023 page : 11702